La porte du Mandala de Lespès

Le jardin adopté

Une météo superbe en ce mercredi 14 novembre pour planter et bricoler au Mandala. Pourtant, seulement deux résidentes ont pu se libérer de leurs occupations. Nous disposons en plus de l’aide d’une jeune en service civique à la mairie, ses deux collègues étant réquisitionnés pour monter un nouveau baby-foot au local associatif de la résidence Lespès. En arrivant, nous trouvons une grand-mère et son petit-fils installés commodément au soleil sur une palette qui a été récupérée par un résident pour le jardin. Elle lui fait faire des exercices de calcul (en basque !) avant de l’emmener promener. Cela fait plaisir de voir que le Mandala de Lespès est adopté…

La madeleine de Proust
« Torte » aux baies

Sonia a apporté des grands bambous déjà secs pour la confection d’une porte d’entrée au Mandala. Nous choisissons de la placer au nord-ouest, près de la chayotte qui pourra grimper en enroulant ses vrilles autour de ces tuteurs géants. J’arrive avec trois petits fruitiers déjà racinés, une mûre (sans épines), un cassissier (Ribes nigrum) et un groseillier à maquereau (Ribes uva-crispa). Lors de mon premier séjour linguistique dans le nord de l’Allemagne à l’âge de douze ans (à Dortmund, dans la Ruhr), j’avais adoré les haies de petits fruitiers qui reliaient plus qu’elles ne séparaient les jardins accolés derrière les alignements de maisons ouvrières toutes identiques. Entraînée par ma correspondante, je m’étais facilement intégrée à la bande de jeunes voisins qui galopaient en grappillant au passage les fruits bien mûrs. Pour le goûter, mon hôtesse nous confectionnait une énorme « Torte » faite d’une pâte sur laquelle plusieurs couches superposées de petits fruits étaient copieusement arrosées de crème… Inspirée par la gourmandise, j’apprenais ainsi facilement leurs noms chantants : Himbeeren, framboises, Johannisbeeren, groseilles, Schwarzbeeren, myrtilles, schwarze Johannisbeere, cassis, Stachelbeeren, groseilles à maquereau (à épines), etc…  Proust avait sa madeleine, pour moi, c’est la groseille à maquereau qui déclenche mes souvenirs.

Une scie très pratique

L’une des résidentes met à disposition une scie très bien conçue, dont la lame est conduite entre deux taquets pour ne pas dévier, et qui dispose d’un serre-joint pour bloquer l’objet à scier. Ce n’est pas facile de creuser des trous suffisamment profonds pour que ces grands bambous soient bien verticaux et stables. J’ai apporté un tube métallique d’une trentaine de centimètres fermé à une extrémité, que l’on enfonce à coups de masse, et que l’on fait ensuite bouger latéralement pour élargir le trou, mais cela ne suffit pas. Des sections de branches sèches sont insérées à la base de chaque poteau pour affermir sa verticalité. Comme cela ne suffit pas, des bambous sont récoltés alentour. Ghislaine en coupe l’extrémité la plus épaisse pour compléter la confection de la porte. Les sections fines sont gardées pour plus tard: le moment venu, elles serviront de tuteurs pour les pois.

 

La porte du Mandala de Lespès
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