Marc-André Selosse a une production prolifique. J’ai appris l’existence de ce chercheur, professeur du Muséum national d’Histoire naturelle, biologiste spécialisé en botanique et mycologie, en me documentant sur les symbioses et les mycorhizes. En effet, certains de ses cours ou conférences ont été filmés et publiés sur Internet. Appréciant la clarté de son discours et son accessibilité pour les néophytes et le grand public, j’ai d’abord acquis son livre Jamais seul, paru en 2017, que j’ai lu au moment où l’on découvrait le Coronavirus, une lecture saine dans ces temps de psychose, où l’on apprend que nul ne saurait vivre, plante, animal, champignon (et humain) sans la contribution de ces organismes extrêmement petits que l’on surnomme par dérision les microbes.
Dans la foulée, j’ai acquis le livre suivant paru en 2019, Les goûts et les couleurs du monde, relatif aux tannins, ceux des écorces pour le tannage du cuir, ceux des vins, mais aussi la lignine qui a permis aux plantes de se dresser sur le sol où elles sont enracinées pour capter toujours plus et toujours mieux la lumière, source de leur énergie. Enfin son dernier livre paru en 2021, L’origine du monde, explique la nature, la composition, la formation des sols, de cette fine couche de terre dont les plantes extraient eau et sels minéraux. C’est encore une véritable révélation, toujours dans un style enlevé, plein d’humour, émaillé de références culturelles et emprunt d’un regard critique sur la façon dont nous la traitons.