Les élèves de Seconde élaborent une spirale d’aromatiques sous la houlette de Cédric, membre de Libre Cueillette.
Ce n’était pas gagné d’avance ! Deux heures seulement pour réaliser une spirale avec les moyens du bord, peu d’outils et une main d’œuvre parfaitement inexpérimentée. En préalable, Cédric a dû courir vers les bâtiments pour trouver le propriétaire d’une voiture garée juste à l’emplacement des futurs travaux.
Voici le déroulé des opérations :
1) extraire les gravats du sol, dont l’herbe a été aimablement tondue par le jardinier, à la demande de Gilles qui dirige les techniciens du lycée Cantau et qui a souhaité apporté son aide à Libre Cueillette.
2) les ranger (plus ou moins) par taille le long du talus en bordure du parking en les transportant à la main ou dans des brouettes mises à disposition par l’atelier maçonnerie du lycée Cantau.
3) aplanir grossièrement l’emplacement de la spirale en extrayant les derniers gros gravats.
4) repérer l’exposition, planter des piquets pour délimiter la spirale selon des règles mathématiques précises
5) creuser d’un piquet à l’autre pour ménager l’assise des gravats les plus gros qui formeront la base de la spirale
6) Les disposer soigneusement, le centre de gravité légèrement décalé vers l’intérieur pour éviter la bascule du bloc et son déchaussement, en veillant à exposer vers l’extérieur une large face régulière, pour l’esthétique.
7) Superposer avec d’autres gravats de moindre envergure, calés avec les plus petits éléments.
8) Commencer à insérer le terreau à l’entrée de la spirale
9) Déverser les plus petits éléments des gravats dans la dernière courbe, pour un bon drainage du sommet de la spirale
10) Finir de combler avec le terreau
11) Débarrasser tout ce qui traîne et n’a pas servi pour bien mettre en valeur la spirale. Le terrain en résulte plus beau, plus net et en meilleur état qu’il ne l’était au départ.
12) Réfléchir à l’exposition pour bien disposer les plantes en fonction de leur développement ultérieur et de leurs besoins en humidité et en lumière
13) Effectuer les plantations, préparer les étiquettes à partir de bouteilles de lait en plastique découpées en lamelles, compléter par des semis entre les plantes qui verdiront rapidement et agrémenteront la spirale.
14) Se reculer un peu et admirer le résultat !
Conclusion : Les élèves ont très rapidement pris plaisir à déployer leur énergie dans le décaissement des gros gravats. Ensuite, le travail délicat d’élaboration de la spirale a nécessité plus d’encouragement de notre part, ils avaient du mal à imaginer ce que cela allait donner.Mais à la fin, ils ont été très heureux du résultat obtenu par un travail intensif et physique deux heures durant.
Petite anecdote : Quand Cédric a commencé à disposer le fumier, il a senti un dégoût de la part des élèves. Il a dû leur expliquer sa provenance (la digestion d’herbivores), disant que dans un fumier frais on voyait de la paille. Prenant le terreau à pleine poignée et ouvrant la motte, il a montré que cette paille était déjà dégradée par les microorganismes, il ne restait plus que les copeaux et la sciure ajoutés dans les écuries pour absorber l’urine. C’était donc un fumier déjà partiellement décomposé. Tendant cette poignée vers les élèves, il les invita à sentir : effectivement, cela sentait bon la terre. Après cette démonstration, les élèves ont accepté de répandre le terreau, avec ou sans gants.
Seul bémol, la brièveté du temps imparti a obligé Cédric à concentrer les élèves sur la construction de la spirale. Il n’a pas eu le loisir de leur fournir d’explications sur les raisons qui l’avaient conduit à choisir cet atelier ni l’intérêt d’élaborer ce « monument » plutôt que de directement planter en terre. Il aurait aimé aussi davantage s’attarder sur la description des plantes, pourquoi les avoir choisies elles, et pas d’autres, et leur utilité sur le plan esthétique, culinaire, thérapeutique. Ce sera peut-être un point à évoquer, si l’expérience se renouvelle l’an prochain.