Des feuilles de brocoli grignotées
Regarder les plantes pousser fait partie du travail des jardinières. Justement, certaines feuilles des brocolis récoltés la semaine dernière ont de petites boules noires douteuses. En plus, elles ont été grignotées de ci, de là. Anne-Marie court chercher un pulvérisateur d’un produit bio, mais, en y regardant de plus près, on s’aperçoit que ce ne sont pas des cochenilles, comme elle l’avait supposé, mais des crottes ! De quoi ? De chenilles ! Elles ne sont pas sur les feuilles, mais en dessous, seules ou en véritables colonies. En plus, il y en a de deux sortes : des vertes fluo, plutôt grasses, et des sombres rayées de jaune, plus sveltes et de tailles variées. Nous entreprenons leur cueillette en les balayant avec une éponge, un mouchoir en papier et, rapidement, carrément à la main car elles se carapatent les bougresses, elles se tortillent et tentent par tous les moyens de s’échapper.
La biodiversité au Jardin des étoiles
Nous nous réjouissions justement de la biodiversité qui s’installait au Jardin des étoiles, abeilles, guêpes, bourdons, les butineurs s’étaient vite donné le mot, mais la biodiversité, ce sont aussi les mangeurs de feuilles ou de fruits. D’ailleurs, en collectant les chenilles, nous avons dérangé à plusieurs reprises des araignées postées à l’affût sous les feuilles et qui se proposaient justement de se faire un repas de chenille. Nous avons nos auxiliaires qui s’installent ! Les syrphes, les chrysopes, les guêpes et les oiseaux s’en régalent aussi.
Quelles chenilles, quels papillons ?
Les chenilles de différentes espèces de papillons s’attaquent aux choux. Les œufs sont pondus en groupes ou isolément. Certaines comme les piérides s’attaquent plutôt aux feuilles extérieures, d’autres comme les noctuelles au cœur des choux. En voici une petite liste : Piéride du chou, piéride de la rave, teigne du chou, noctuelle du chou, noctuelle potagère, noctuelle gamma, noctuelle segetum.
En plus des choux, ces chenilles consomment tous les légumes de la famille des choux (Brassicacées) : choux-fleurs, cabus de Bruxelles, rave, etc., radis de tous les mois, radis noir, moutarde, roquette, navet, cresson de fontaine, raifort…
Des odeurs repoussantes
L’alternance de pieds de tomates et de choux semble diminuer les attaques de piérides et de ravageurs des choux plus généralement (mouche du chou par exemple). Son odeur repousse les femelles qui ne viennent pas pondre. Certaines plantes odorantes comme la sauge, l’absinthe, le thym et la mélisse repoussent les piérides ; il est utile de les planter aux pieds des légumes susceptibles d’être attaqués.
La piéride du chou
La piéride du chou (Pieris brassicae) est un papillon de couleur blanche, faisant 4 cm de longueur, avec un dimorphisme sexuel important. La femelle est dotée d’une grande tâche noire en forme de faux et deux points sur les ailes, contrairement au mâle qui ne présente qu’un seul point noir. Au printemps, les adultes sortent de leur chrysalide dans laquelle ils ont hiverné. Ils se reproduisent alors et pondent sous les feuilles des brassicacées de petits œufs jaunes qui se transformeront, une semaine plus tard, en chenilles très voraces. Jusqu’à 4 générations peuvent se succéder de mars à novembre.
La noctuelle Autographa gamma
Les tontes
Le jardinier de la résidence qui vient entretenir les espaces verts a accepté de verser la tonte des pelouses dans le deuxième bac à composter. La semaine dernière, de l’herbe fraîche a été étalée sur la terre encore nue pour protéger les semis d’un ensoleillement trop fort. Elle a rapidement séché et se dégradera sur place. Mais le reste de tonte accumulé dans le composteur a immédiatement commencé à se décomposer, mais très différemment des déchets de légumes dans le bac voisin. Au lieu d’être décomposé par des insectes, larves et vers, ce sont des bactéries et champignons qui ont directement commencé la transformation. La masse d’herbe devenue imperméable a rapidement commencé à fermenter. Le compost d’herbe s’est étouffé ; le développement des bactéries aérobies a été ralenti ou stoppé au profit des anaérobies. Du coup, lorsque nous soulevons le couvercle, nous sentons la chaleur qui se dégage. Ce serait dommage que l’herbe se consume en cendre au lieu de devenir de la bonne terre ! Pour ralentir le processus, nous décidons d’en retirer la plus grande partie pour l’étaler sur la dernière planche encore disponible.
Magnifiques. .. hâte de les voir voler au dessus de nos têtes
Merci Cathy