Une récolte fructueuse
Récolte fructueuse très tardive pour une mise en terre automnale d’un plant déjà pourvu d’une bonne longueur de tige feuillue: la patate douce a étonné et ravi les jardinières. Anny-France, pour plaisanter, était allée chercher un cageot, sans y croire vraiment. Lorsque Anne-Marie a déterré le premier tubercule, très gros, tout le monde a crié de joie. Mais quel étonnement en voyant qu’il y avait un peu de rose dessous: en creusant, elle en a trouvé un second, puis un troisième, cela ne finissait pas !
La mycorhize profite à la patate douce
Un fin réseau de filaments blancs attire notre attention. La patate douce pousserait-elle en symbiose avec le mycélium d’un champignon ? La patate douce est une ipomée, Ipomoea batatas, elle n’est pas de la même famille que la pomme de terre, Solanum tuberosum, qui est une solanacée. Un article semble confirmer notre hypothèse. « 95% des plantes bénéficient d’une association avec des champignons du sol en formant des mycorhizes. Cette symbiose, qui concerne également les plantes cultivées, décuple leur volume d’exploration du sol et optimise l’absorption d’éléments nutritifs. Certaines pratiques culturales peuvent faciliter la mycorhization. » Il faut, bien sûr, proscrire (ou limiter le plus possible) les produits chimiques, éviter de laisser le sol nu. La betterave et le colza font partie des rares espèces non mycorhizées, il vaut mieux pratiquer la rotation de ces cultures pour ne pas appauvrir le sol. Des essais réalisés en Chine sur la patate douce révèlent une augmentation des teneurs en sucres et en béta-carotène sur des cultures mycorhizées, soit une amélioration significative de leur qualité alimentaire.