Balade gourmande

A toute heure du jour ou de la nuit, le citronnier embaume.
Les citrons ont mis des mois à mûrir, mais alors que nous n’avons pas fini de cueillir les fruits de l’année passée, déjà l’arbre fleurit et de nouveaux citrons commencent à grossir.
Les fourmis et bien d’autres insectes accourent, mais leurs prédateurs aussi: Regardez bien la photo.
Vert sur vert, c’est à peine si l’œil devine sa présence. Prête à toute éventualité, la minuscule araignée attend, pattes écartées, prête à saisir une proie.
Elle joue à cache cache avec moi. Quand je tourne, elle contourne, s’arrangeant tout le temps pour demeurer (presque) invisible. C’est la Thomise variable (Misumena vatia), ou araignée-crabe. Je pense qu’il s’agit ici d’une femelle car elle joue les caméléons et peut changer de couleur selon son environnement.
Cette araignée n’a pas besoin de tisser de toile. Le lendemain, je vois le résultat de la chasse. Dès qu’elle a senti la vibration de la fleur, avec une vitesse fulgurante, elle a crocheté l’abeille.
L’araignée injecte dans sa proie son venin qui contient des sucs digestifs. Ils ont tôt fait de transformer l’intérieur en soupe qu’elle n’a plus qu’à aspirer.
En cherchant un peu, une autre araignée prend aussi son repas.
C’est la position inhabituelle des abeilles et leur immobilité qui a d’abord attiré mon attention. La thomise, quant à elle, est presque invisible, ici, blanc sur blanc.
Bataille de coléoptères dans une fleur de citronnier ?
Cette punaise verte ponctuée (Nezara viridula) est originaire d’Éthiopie.
Elle aussi veut jouer !
La Corée marginée, une punaise locale, préfère les hautes herbes.
Peu craintive, elle se laisse photographier sous toutes les coutures.
La passiflore, tout aussi odorante, les fourmis en raffolent !

Cette plante médicinale aux vertus sédatives et aux fruits comestibles a conclu un accord avec les fourmis. La passiflore souffre d’être le lieu favori de ponte des papillons, les chenilles se faisant ensuite un plaisir de la dévorer toute crue ! Pour y remédier, cette liane concocte un nectar très apprécié des fourmis dont les guerrières tuent tout concurrent qui s’aviserait d’approcher…

Cette belle étrangère, originaire d’Amérique du Sud, déploie tous ses atours et se ressème à qui mieux mieux dans le jardin. Je dois prendre garde à ne pas me laisser envahir !
Par contre, je laisse quartier libre aux framboisiers qui se répandent en un massif qui s’élargit.
La pauvre consoude s’est fait dévorer par les limaces ou les escargots…
Mais ainsi, mes framboisiers remontants sont saufs !
Juste derrière, la sauge fleurit en longues hampes mauves.
Laquelle est la bonne ? Celle-ci ?
Ou celle-là ?

Duchesnea indica est originaire d’Asie, son fruit insipide est orgueilleusement dressé vers le ciel et provient d’une unique fleur jaune, tandis que notre fraise des bois donne une fratrie de fleurettes blanches dont les fruits pèsent sur les tiges fragiles.
Il faut les chercher sous les feuilles et se pencher pour les repérer. Il faut aussi vite les cueillir car les limaces ne s’y trompent pas, elles préfèrent les autochtones.
Sur ce roncier, un Oedémère noble (Oedemera nobilis)
Ce coléoptère vert métallique est très fréquent sur les fleurs où il se nourrit. On reconnait les mâles à leurs fémurs des pattes postérieures particulièrement développés.
Une fleur de mauve soigneusement découpée par un mystérieux herbivore,
peut-être par cet Oedémère noble (Oedemera nobilis) femelle.
Un faux-bourdon, le mâle de l’abeille: il ne butine pas. Sa seule fonction, s’accoupler avec la reine… et mourir.
Accouplement sur du plantain en fleurs
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