Voici une sélection des observations de Françoise R. durant la période de confinement Covid-19 dans le rayon d’un kilomètre autour de chez elle. ZONE DE PROSPECTION : Depuis le Centre Commercial d’Aritxague, Allée René Cuzacq, Route d’Aritxague, début de la Rue de Girouette, Avenue de Maignon. Envoi du 4 mai 2020.
Des bandes herbeuses le long des rues et de la piste cyclable abritent de nombreuses plantes, la plupart très communes, mais certaines plus rares, que la limitation de déplacement liée au confinement fait découvrir, d’autant plus que les fauchages ont souvent été retardés. Certaines de ces plantes dont la période de floraison est étalée peuvent refleurir après une tonte. Pour d’autres, comme les orchidées, qui ont une floraison unique, le fauchage met fin à leur cycle de reproduction.
Benoîte commune (Geum urbanum): Plante des milieux ombragés et frais (bois, talus, haies, fossés). On remarque ses fruits à poils crochus.
Bermudienne (Sisyrinchium rosulatum): Étonnante découverte le long de l’Allée René Cuzacq : une station de cette plante plutôt rencontrée au bord des étangs landais. Elle a été tondue il y a une dizaine de jours, mais des fleurs sont réapparues hier au même endroit, et d’autres ont fleuri le long de l’Avenue de Maignon, entre les ronds-points de Girouette et de Plaisance.
Lors d’une promenade à St Martin de Seignanx l’an dernier, avant une conférence du CPIE, nous (Françoise et Cathy) avions vu une autre espèce de bermudienne Sisyrinchium angustifolia. Elle est assez courante dans le Seignanx, beaucoup plus bleue. Un de ses noms vernaculaires est d’ailleurs « Herbe aux yeux bleus ».
Listère à feuilles ovales (Neottia ovata): Le long de la rue de Girouette, au bord du fossé, cette orchidée étale ses deux feuilles et étire sa hampe florale. Elle est rare en ville, préférant les sous-bois ombragés et frais.
Luzerne lupuline (Medicago lupulina): Très commune, elle colonise les bandes herbeuses des bords des trottoirs. Elle fructifie en gousses réniformes (en forme de rein) caractéristiques.
Œnanthe safranée (Œnanthe crocata): Au bord de la Rue de Girouette, ses ombelles blanches attirent de nombreux insectes (ici un syrphe). Cette plante habite les endroits ombragés et humides, elle est très toxique.
Onagre rosée (Œnothera rosea): Cette plante originaire d’Amérique est naturalisée en France, notamment dans le Sud-Ouest. Elle est très commune sur les lieux incultes et les bords de chemin à Anglet.
Pâquerette des murailles (Erigeron karvinskianus): Cette plante originaire du Mexique mais largement naturalisée dans notre région, colonise les vieux murs, mais peut aussi se trouver sur des bord de rues. Ses fleurs en capitules ressemblent à celles de la Pâquerette, mais ces capitules sont portés par des tiges feuillées et ramifiées.
Petite amourette, Petite brize (Briza minor): Graminée assez répandue, son inflorescence en panicule d’épillets pendants qui tremblent avec la brise lui donne une légèreté très décorative.
Sérapias langue (Serapias lingua): Orchidée commune dans notre région, même en ville, comme cette petite station au bord de la Route d’Aritxague, qui n’a malheureusement pas survécu à la tonte quelques jours après la photo.
Sur Anglet comme sur Bayonne, les pelouses des résidences sont tondues très régulièrement malgré le confinement ; les parties d’herbe publiques sont restées plus longtemps sans fauchage, mais ceux-ci ont repris à Anglet il y a dix jours, et à Bayonne la semaine dernière. Ce qui est curieux, c’est que sur le bord de la route d’Aritxague (où j’ai trouvé les sérapias) il y a un panneau indiquant « Ici la ville applique une tonte raisonnée pour préserver la biodiversité » (raisonnée selon quels critères ?).
Magnifique échantillonnage de toutes ces beautés cachées aux yeux des profanes ,et que l’absence de travaux à permis de remarquer!
une flore que je découvre. moins présente à l’intérieur des terres ?
Bonjour,
Merci pour ces photos qui fait la part belle aux fleurs « ordinaires » qui sont aussi belle que les les stars génétiquement trafiquées des fleuristes.
Quand j’avais quelques années de moins, mon plus grand plaisir était de rouler dans l’herbe. Ne criez pas au scandale, malgré mon poids, les fleurs ne sont jamais mortes et leurs couleurs, leurs parfums et leurs variété infinie m’ont appris beaucoup de choses.
Pour donner un élément de réponse à la question finale, si mes renseignements sont bons, il me semble que la tonte raisonnée consiste à ne pas faucher les plantes tant qu’elles n’ont pas donné leurs fruits, c’est à dire leurs graines. Mais je ne suis pas sur que ma définition soit complète…. ou juste.
Encore bravo pour ces photos
Amicalement