Conférence au collège

Les inondations de la Nive ont emporté dans la mer les branchages jonchant les berges (plage d’Anglet, 12 décembre 2021).

Le concours BAB 2050 se poursuit durant cette année scolaire 2021-2022. Isabelle, professeur d’art plastique au collège La Salle Saint Bernard de Bayonne, réitère l’expérience avec une classe de 4ème. En préalable, elle convie Cathy de Libre Cueillette à venir le 14 décembre dans l’établissement pour expliquer aux élèves les conséquences locales du changement climatique. Très attentifs et intéressés, ils applaudissent chaudement à la fin de l’exposé et prolongent la séance par un feu roulant de questions.

Dans la laisse de mer, la présence de nombreux piments montre que les champs les plus bas ont été dévastés (plage d’Anglet, 12 décembre 2021).

Ils sont d’autant plus sensibilisés que la région a subi des intempéries exceptionnelles ces derniers temps. Des pluies diluviennes se sont prolongé durant plusieurs jours, provoquant une crue très importante de la Nive et d’autres cours d’eau. Comme à l’habitude, lorsque la marée montante a empêché ce surplus d’eau douce de s’évacuer dans l’océan, les berges ont été inondées les 9 et 10 décembre, plongeant une nouvelle fois les riverains bayonnais dans la désolation, notamment les commerces de la zone piétonnière.

Des enrochements viennent conforter les côtes d’Anglet à Bidart (plage d’Ilbarritz, Bidart, 30 novembre).

Si les médias se focalisent toujours sur les effets, il importe de se pencher sur les causes de ces événements qui risquent de devenir beaucoup moins exceptionnels dans les trente années à venir. La déforestation des Pyrénées accroît le volume du ruissellement des eaux de pluie (ou de la fonte des neiges au printemps), non retenues par la végétation rase ou les sols érodés. En aval, la pratique agricole de labours d’automne laissant les terres à nu est une autre source d’érosion et de ruissellement intense, de même que la destruction des ripisylves, couloirs forestiers en bordure des cours d’eau. Enfin, les aménagements et constructions dans le lit majeur des rivières, zone inondable autrefois souvent marécageuse (les barthes) ne font qu’augmenter le risque de dommages économiques, sans parler de la destruction de zones humides favorables à la biodiversité.

Les transports devront-ils se réduire pour baisser les rejets de gaz à effet de serre ? (Anglet, 12 décembre)

Quant à la canicule, les élèves n’étaient pas nés lorsqu’en 2003  un événement d’une durée et d’une intensité exceptionnelles a engendré en France la mort des personnes les plus fragiles. Tous ces éléments, et bien d’autres encore, devront être pris en compte par les élèves pour représenter la ville en 2050. En fin de séance, ils allument leur tablette, examinent des photos qu’ils ont faites de lieux très minéralisés (places, port, berges…) et choisissent celle sur laquelle ils travailleront. Supprimer les voitures ? Représenter de nouveaux moyens de transport ? Changer la destination des commerces ? Quelles plantes pour la végétalisation, des arbres fruitiers, des potagers urbains, des bosquets denses pour abriter des vents violents et atténuer les canicules ? La mer aura-t-elle envahi les quartiers les plus exposés, les activités portuaires devront-elles s’interrompre, leurs structures drossées par les vagues durant les tempêtes hivernales ?

Sur Terre, tout est interconnecté: il faut apprendre à penser « global ». (Ilbarritz, 30 novembre)

 

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