Les Terrasses, 4 ans après

Un nouveau groupe de jardiniers se forme autour d’Anne-Marie.

Quatre ans se sont écoulés depuis les dernières animations de l’association Libre Cueillette à la résidence des Terrasses de l’Avenue. Le jardin des Étoiles a fini par être entretenu par une seule personne, car l’âge et la maladie ont peu à peu atteint les autres membres du groupe. Pour les mêmes raisons, le jardin du Tournesol est retourné quasiment à la friche, même si pendant quelques mois un résident a pris seul la relève.

Affiche réalisée par Libre Cueillette pour informer de la reprise des animations au jardin.

A la demande de Libre Cueillette, l’association de nouveau sollicitée pour revitaliser l’activité des résidents sur ces deux terrasses, une réunion a été organisée le 2 février 2023 après communication dans les trois immeubles. L’affiche réalisée par Libre Cueillette a été diffusée par l’entremise du COL par mail et apposée à chaque entrée. L’objectif du Club des Coopérateurs, entité du Comité Ouvrier du Logement (COL) promoteur de ces logements, est de favoriser une bonne ambiance au sein des résidences par la mise en place de divers outils. Aux Terrasses de l’Avenue, outre les deux terrasses du second étage qui comportent chacune un espace à jardiner dans un cadre de pelouse arborée, une salle au même niveau devrait être dédiée à des activités collectives, mais elle n’a encore jamais vraiment pu être utilisée pour diverses raisons. Ainsi, la réunion porte sur ces deux projets à relancer.

Trois anciens jardiniers et une nouvelle recrue viennent voir avec Sonia le jardin du Tournesol un peu à l’abandon.

L’assistance est relativement nombreuse et occupe toutes les chaises de la salle (Elorri, du COL, doit même rester debout). Toutefois, c’est plutôt la mise à disposition de la salle que ces personnes recherchent, plutôt que l’information sur le jardin. Il faudra faire marcher le bouche à oreille à partir du petit groupe qui va se manifester lors des premières animations qui auront lieu à jour fixe, le mardi en fin d’après-midi, à un horaire qui devrait permettre à ceux qui travaillent de venir se détendre en jardinant.

Première étape, l’observation du jardin encore un peu dépouillé en cette fin d’hiver.

Lors du premier atelier le 7 mars, Sonia passe d’une plate-bande à l’autre avec les résidentes-jardinières, les écoute, observe avec elles ce qui pousse en cette fin d’hiver, tant au jardin des Étoiles qu’au jardin du Tournesol, situé au même étage sur la deuxième terrasse. Les composteurs et la cabane à outils sont dans le premier jardin, le second a une surface un peu moindre et il est encore encombré de quelques tuyaux d’arrosage automatique qui, pourtant, auraient dû être tous retirés à notre demande en 2018. Des graminées similaires à l’herbe de la pampa, invasive en Europe, se sont implantées sur le jardin du Tournesol à partir de l’espace vert où elles avaient été placées comme plantes décoratives. Le premier travail sera donc d’en extirper deux sur les trois afin de libérer de la place pour les plantes potagères et aromatiques.

Une graminée bien encombrante, qui s’est semée toute seule à partir de l’espace vert alentour.

L’unique avantage de cette graminée, c’est qu’elle constitue une source de paillage en permanent renouvellement, dont il faut éviter à tout prix la floraison pour limiter sa propagation par le vent qui emporte ses graines duveteuses. Quant aux herbes sauvages qui germent à partir des graines dans la terre, elles favorisent l’activité microbienne du sol, le couvrent et le protègent en attendant l’introduction de légumes ou de plantes aromatiques. Sonia rappelle leur rôle précieux à chaque animation pour enseigner l’art de les accueillir, tout en maîtrisant leur exubérance. Elles attirent les pollinisateurs et autres insectes mais elles ne doivent pas mettre en péril la pousse des légumes. Sonia va d’ailleurs faire une animation sur ce thème au jardin botanique de Saint Jean de Luz le 6 mai 2023 de 10 h à 12 h. Elle sera également prochainement interviewée par TVPI sur les toits de Lilitegia à Saint Jean de Luz, et elle abordera deux thèmes : « Les herbes sauvages au potager et les limaces ».

Une source abondante de plants et de boutures.

La richesse et la diversité végétale du jardin des Étoiles va offrir l’opportunité d’un apport rapide et gratuit de plants et boutures au jardin du Tournesol. Déjà, des pieds de menthe et de sauge ont été transférés. Début avril, ce sont des haricots, conservés par Anne-Marie dans la cabane, qui ont été semés dans une terre enrichie par le compost mûri dans les composteurs du premier jardin.

Des haricots récoltés et conservés au jardin des Étoiles sont semés au jardin du Tournesol.

Le composteur se convertit aussi souvent en incubateur: une amande germée y a été découverte dernièrement à Lilitegia ! Le tout jeune arbre sera offert à quelqu’un qui aménage un jardin de plain-pied, de même que les jeunes saules ou aulnes qui n’ont pas leur place sur un toit ou un jardin suspendu comme celui-ci. Inversement, de l’ail triquètre a été récupéré dans un épais massif sauvage, et il s’est bien installé dans le jardin des Étoiles. La relation déjà mise en place de longue date avec l’entreprise qui entretient l’espace vert permettra ainsi de répartir la tonte sur les deux jardins. 

Aloe vera offerte par une nouvelle résidente-jardinière.

Le jardin donne aussi l’opportunité aux résidents d’offrir des plantes de leur balcon. C’est ainsi que cette Aloe vera qui s’est multipliée en pot trouve un espace plus vaste pour s’épanouir au jardin du Tournesol. Cette plante succulente y a en effet toute sa place car le suc de ses feuilles a des propriétés médicinales, notamment pour soigner des brûlures de la peau.

Sauge transférée du jardin des Étoiles au jardin du Tournesol.

Mais, attention à ne pas confondre Agave et Aloe ! La première famille est originaire d’Amérique, alors que la seconde d’Afrique et de la péninsule arabique. Si leur forme a convergé, c’est en raison de leur milieu de prédilection, les régions chaudes et peu arrosées de leur continent respectif. Ce sont toutes deux des plantes à fleurs dites succulentes, mais leur ancêtre commun remonterait à 93 millions d’années, à l’époque où les dinosaures dominaient encore la Terre. Si le contenu des feuilles d’Aloe est plutôt gluant, celui de l’Agave est fibreux. Le sisal (Agave sisalana) est d’ailleurs toujours mondialement cultivé et il sert de matière première pour en faire des cordes, des tissus, du papier, etc. Autre différence, et de taille, l’aloe fleurira de nombreuses fois tout au long de sa vie qui pourra durer environ cent ans, alors que les agaves ne produisent leurs fleurs qu’après dix à trente ans et elles meurent peu après !

Les Terrasses, 4 ans après
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