A la demande du Club des Coopérateurs, Libre Cueillette a accompagné la mise en place d’un jardin partagé sur l’espace vert commun aux résidences Escoundé et Lagunekin de Sutar à Anglet. Cette action a été financée conjointement par le COL (Comité ouvrier du logement) et l’Office 64 de l’Habitat. Elle s’est achevée à la fin mai 2022 au bout de treize mois, les bailleurs sociaux souhaitant soutenir d’autres initiatives ailleurs.
D’expérience, un an, c’est une durée tout à fait insuffisante pour obtenir un groupe stable de résidents qui s’entendent et collaborent harmonieusement au jardin. C’est malheureusement ce qui a encore été constaté ici. Des dissensions sont intervenues et, en l’absence de médiateur, la situation s’est envenimée, une résidente-jardinière se trouvant en butte à des remarques désobligeantes de la part de quelques voisins et une sorte de cabale a insidieusement débuté à son encontre.
Fort heureusement, le COL, sans plus attendre une collaboration hypothétique avec l’Office 64, a décidé de refinancer seul les animations de Libre Cueillette, de façon à assainir la situation, arrondir les angles et redonner l’envie aux résidents de se réunir au jardin. Une fois l’abcès percé lors de la réunion préparatoire et de la première animation, l’ambiance s’est bien améliorée dès la deuxième semaine où l’on a vu le groupe initial se reformer, avec Kattalin, Astrid, Jacques et Yves. Deux autres voisins sont venus échanger amicalement avec les résidents-jardiniers.
Sonia a fait le tour du jardin avec le petit groupe associatif du Potager Amalur. Le bilan qui en a découlé a permis de déterminer les actions à entreprendre. Une campagne de semis a été lancée. Les résidents ont recensé les graines qu’ils avaient collectées l’an passé et Sonia a promis d’en apporter d’autres en complément. Des plants et boutures menés sur les balcons ou les terrasses ont été ajoutés à l’assortiment du jardin. Enfin, il a été décidé d’extirper deux buissons ornementaux qui n’ont pas leur place dans le potager: ils avaient été offerts lors d’une bourse aux plantes, mais le volume qu’ils occuperont à maturité viendra au détriment des légumes et aromatiques des deux plates-bandes.
La question de la signalétique se pose de nouveau. En effet, il est important de repérer l’emplacement des semis, invisibles tant que les graines n’ont pas germé et indéterminables tant que les jeunes plants n’ont pas encore acquis une forme reconnaissable. Kattalin trouve sur Internet une idée d’un système bon marché: des bouchons de liège sur une pique, qu’elle communique sur le réseau WhatsApp du Potager Amalur avec une photo en illustration. Aussitôt Sonia rebondit pour suggérer de disposer une boîte de collecte en bas des immeubles de la résidence, ce qui offrirait aux voisins l’opportunité de contribuer au jardin de façon originale.
La dynamique est relancée. Les activités en cours et les objectifs à atteindre sont soigneusement notés sur un cahier. Alors qu’Astrid disait ne pas être disponible le jour de l’animation de Libre Cueillette, elle s’organise et se hâte de quitter son travail pour rencontrer Sonia et lui poser une kyrielle de questions pour l’organisation des semis et pour faire avancer son projet de cabane de jardin et de rehaussement des plates-bandes.
