Chefs d’œuvre au lycée Paul Bert

État des lieux de la cour actuelle du lycée Paul Bert, préalable à l’élaboration de la maquette.

Grâce à ses interventions au lycée Cantau et au collège La Salle Saint Bernard, l’association Libre Cueillette a été reconnue comme une partenaire de l’Éducation nationale. A ce titre, ses propositions d’ateliers avec les scolaires ont pu être affichées sur les sites Internet ADAGE et PASS CULTURE qui leur donnent une meilleure visibilité sur toute l’Aquitaine. C’est dans ce cadre que la documentaliste du lycée Paul Bert de Bayonne a repéré son offre d’ateliers assortis d’une fabrication de maquette et l’a proposée à deux enseignantes.

Le minéral l’emporte largement sur le végétal, malgré la présence d’arbres et d’un espace vert.

Ces ateliers avaient été conçus dans la continuité du projet de Libre Cueillette intitulé BAB 2050, carnet de voyage d’anticipation. Parallèlement au concours d’œuvres graphiques déjà organisé par ailleurs, il s’agissait d’amener des élèves à réfléchir sur leur environnement scolaire en leur faisant modéliser sous forme de maquette la cour « du futur », aménagée pour tenir compte du changement climatique en cours. Bien entendu, il a fallu quelques entretiens avec les enseignantes pour adapter le projet initial à la classe de CAP Production et service en restauration (rapide, collective et cafétéria) où certains élèves étaient issus d’une section d’enseignement général et professionnel adapté (Segpa) en raison de leurs difficultés à suivre une scolarité classique.

Imaginer d’autres fonctions pour la cour…

Après deux sessions au cours desquelles ont été exposées succinctement des notions sur le changement climatique et des pistes d’actions possibles sur le plan individuel et local, les élèves se sont lancés – avec enthousiasme – dans la fabrication de la maquette. Le but étant aussi de les sensibiliser à la récupération, divers matériaux leur ont été proposés par Libre Cueillette et les enseignantes, cartons, packs de boissons, emballages… Répartis en trois groupes de trois, ils se sont mis à placer les éléments sans trop d’idée préconçue sur le rendu final. Pourtant, Sonia les avait emmenés à l’extérieur pour les inviter à examiner la cour d’un œil neuf, de façon à faire l’état des lieux de la situation et procéder à un jugement critique en vue de la fabrication de leur maquette. De retour en classe, ils avaient été invités à débrider leur imagination et dire, sous forme de mots clés, tout ce qu’ils souhaiteraient voir dans la cour. Ensuite, ils devaient sélectionner une partie de ces idées pour les introduire dans leur projet.

Une pensée qui se concrétise au bout des doigts.

Sans concertation préalable entre les membres de chaque groupe, sans vraiment d’écrit ni de schéma d’ensemble, c’est en posant des éléments sur le carton découpé proportionnellement aux dimensions du lycée que leur pensée s’est matérialisée : il leur fallait faire, toucher, voir, découper, tester concrètement. De temps à autre, Sonia (l’animatrice de Libre Cueillette), ainsi que l’enseignante, leur rappelait les objectifs, les invitait à se détacher de la disposition actuelle de la cour pour imaginer autre chose, aller plus loin et, surtout, garder à l’esprit dans quel but ce projet était élaboré, au-delà de la fabrication du chef d’œuvre et de sa présentation à l’examen du CAP.

Colle blanche, pistolet à colle, ciseaux, peintures… : chaque maquette prend forme peu à peu.

La quatrième séance s’avère un peu laborieuse: hasard du calendrier, elle se déroule un vendredi après-midi et en plus, à la veille des vacances scolaires, triple handicap qui explique la fatigue et la difficulté à se concentrer de la part de certains élèves. Mais l’envie reste là, et l’attrait des activités de collage, découpage, peinture qu’ils n’avaient probablement plus pratiquées depuis l’école maternelle. En outre, il s’agit vraiment de faire œuvre de création, de faire marcher l’imagination, et de ne pas se laisser troubler par l’avancement – ou le retard – des deux autres groupes. S’inspirer du travail des autres tout en faisant preuve d’originalité, voilà qui n’est guère facile, surtout lors d’un exercice aussi nouveau que celui-là.

L’originalité de chaque maquette commence à apparaître. De nouveaux matériaux s’ajoutent aux précédents: des végétaux et de la pâte à sel.

En vue de la cinquième et dernière séance, les élèves ont révisé avec une enseignante les paramètres du changement climatique et les objectifs à atteindre. Ils ont aussi un peu avancé dans la confection de la maquette. Grâce à ces préparatifs, l’espoir renaissait de pouvoir achever les travaux dans les délais impartis – très courts pour ces élèves. Pour ce dernier jour, des végétaux ont été apportés par Libre Cueillette, une élève un peu artiste a pris ses tubes de peinture qu’elle a partagés avec ses camarades, l’enseignante et des élèves sont descendus dans la cour pour y collecter des petits cailloux et des fleurs. Après le rappel du recours possible à la pâte à sel, l’enseignante a sorti d’un placard de la salle de travaux pratiques un sachet de farine et du sel. Une fois ces ingrédients mélangés avec de l’eau jusqu’à l’obtention d’une consistance de pâte à modeler, chacun a pu utiliser ce nouveau matériau à sa convenance, soit pour maintenir droit des arbres ou des piquets, soit pour confectionner un cheval. Sonia a même réalisé un minuscule oiseau qu’elle a perché sur le rebord d’une fontaine…

Un travail tout en finesse pour des accessoires lilliputiens.

Les élèves demeurent remarquablement concentrés et fignolent les derniers détails, panneaux solaires, pergola, fontaine, hamacs, agrès, espaces sportifs et de détente… L’enseignante prévoit déjà la suite : les chefs d’œuvre seront non seulement présentés devant un jury de professeurs dans le cadre de l’achèvement des études de CAP, mais ils feront également l’objet d’une exposition que les autres élèves du lycée pourront venir voir. Il sera donc nécessaire de confectionner des panneaux pour expliquer le projet, le contenu de chaque maquette et la raison d’être de chacun des éléments. Il y aura même un article qui paraîtra dans le journal de l’établissement… Une expérience enrichissante à tous égards !

Des maquettes en cours de finition.
Plantes grimpantes sur les façades colorées du lycée et manège pour l’équitation – avec le cheval en pâte à sel -.

 

Chefs d’œuvre au lycée Paul Bert
Mot clé :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *